Voyage de luxe au cœur des crus classés

Si le vin est un luxe, le luxe n’est pas vain. Alors, évidemment, quand on atterrit à Bordeaux, c’est une limousine qui nous y attend. On s’y glisse en douceur et le paysage bordelais défile bientôt tranquillement derrière les vitres teintées. Un petit quart d’heure plus tard, le véhicule stoppe en souplesse sur le parvis d’un palais des sens.

Un majordome tiré à quatre épingles nous invite à sortir de la Rolls-Royce pour entrer dans le saint du saint du vin. Nous voici arrivés sur les terres du Château Pape Clément ! Bertrand de Goth, dans le civil, reçoit ce vignoble en cadeau au XIIIème siècle. Avant de coiffer la tiare sur le tard, l’archevêque de Bordeaux fit les beaux jours de son domaine, toujours prêt à tester de nouveaux procédés vinicoles. Quelques siècles plus tard, Jean-Baptiste Clerc assoit confortablement la réputation des vins du Château. Et dans les années 1980, c’est Bernard Magrez qui prend le relais. C’est encore aujourd’hui l’Homme aux Quarante Châteaux qui nous accueille dans celui-ci.
La tentation est grande de partir découvrir tout de suite les suites du château. Un robuste escalier de bois nous y invite. Le Clos des Songes, Mon Seul Rêve, La Tempérance, La Sérénité ou L’égrégore, le nom même de ces chambres somptueuses attire le voyageur comme le connaisseur… Ces noms sonnent comme des appellations. D’ailleurs, il est temps de découvrir celles du domaine.
La visite commence au cœur du vignoble, là où les grands crus naissent. Jamais avare de détails sur l’histoire des lieux, le maître du chai nous emmène jusque dans son sanctuaire. Il nous dévoile alors les secrets de l’élaboration de ses divins nectars. Les techniques sont aussi délicates que passionnantes.
Cette balade dans l’histoire vivante du château se termine dans le caveau placidement surveillé par le gisant de Clément V. Quatre Grands Crus ne demandent qu’à être goûtés. On les contente et notre contentement ne ment pas ! Nos papilles survoltées ne demandent qu’à continuer.
Aucun problème, il suffit de passer la porte de la salle à manger du château. Un dîner nous y attend. Bien évidemment, les mets s’accordent ici parfaitement aux vins. La symphonie des saveurs ne s’achève que bien plus tard.
Et tout ceci n’est que le début de cette escapade œnologique ! Dès le lendemain matin, après une nuit royale au palais, on se retrouve dans le chai pour un atelier B-Winemaker. De spectateur, on passe alors acteur en nous glissant dans la peau d’un apprenti producteur de vin. L’objectif de la matinée n’est autre que de créer son propre assemblage !
Inutile de prendre cette bouteille pour la suite du programme à La Grande Maison de Bernard Magrez. Dirigé par Joël Robuchon, ce restaurant regroupe tous les crus classés de Bordeaux. La carte ressemble à un roman de bar : 259 références dont 172 grands crus classés. A votre santé !