Une tour et des détours à Porto

S’il suffit d’un regard pour embrasser la plupart des merveilles de Porto – à condition de monter suffisamment haut -, il en faudra bien plus pour en apprécier tout le charme.
“Pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille”. Et moi, je grimpe ! L’ascension de la Tour des Clercs a de quoi tendre les mollets les plus aguerris. Le clocher culmine tout de même à plus de 75 mètres. Mais la récompense est à la hauteur de l’effort. Parvenu au sommet, on domine Porto. Le panorama est grandiose. De cette tour qui servit longtemps de phare pour les navires rentrant au port, on peut tout voir de la ville.
A mes pieds, la rue descend en ligne droite jusqu’à la gare de São Bento. Les murs de ce bâtiment du début du XXème siècle sont couverts d’azulejos, les célèbres faïences portugaises aux teintes bleutés. Scènes folkloriques et historiques invitent les voyageurs à patienter en beauté.
En portant le regard un peu plus loin encore, on distinguerait presque le café Majestic, l’une des meilleures adresses de la Via Catarina mais aussi de la ville. Ce café presque centenaire est un bel exemple de l’architecture Art Nouveau. On s’y presse pour un simple expresso mais aussi, et surtout peut-être, pour y dévorer quelques pastéis de nata, ces succulentes pâtisseries portugaises.
Il suffit de se tourner vers le Sud pour apercevoir, derrière les tours romanes de la Cathédrale de Porto, le quartier de la Ribeira, sur les rives du Douro. Les terrasses y sont aussi nombreuses que les rabelos, les bâteaux traditionnels qui emmènent les visiteurs plus loin dans les terres à la découverte des vignes locales. A l’ombre de la vieille ville qui descend en cascade d’escaliers jusqu’au fleuve, on s’installe le temps d’une Sagrès bien fraîche ou d’une Francesinha, spécialité copieuse des restaurants nombreux ici. Sur l’autre rive, au-delà des quelques ponts qui franchissent le Douro, les imposants bâtiments des caves de Porto s’étalent à flanc de colline.
Je porte un dernier regard vers l’ouest pour me donner une envie d’ailleurs. De la vision romantique des jardins du Palais de Cristal, on passe à celle, plus moderne, de la fondation Serralves où l’art contemporain s’épanouit dans un parc paysager immense, pour déboucher finalement, dans le quartier de la Foz du Douro et l’océan Atlantique qui lui fait face.
Il ne me reste plus qu’à redescendre les centaines de marche de la Tour des Clercs pour explorer toutes les merveilles entrevues là-haut !

Antoine Norman

La bonne adresse
La Pousada do Porto, la seule à ce jour de toute la ville de Porto, est installée dans le Palacio do Freixo, un palace baroque du XVIIIème siècle, conçu par l’architecte italien Nicolau Nasoni. Méticuleusement restauré, le palais conserve de magnifiques azulejos traditionnels et des fresques impressionnantes. Classée monument historique, cette auberge historique n’en offre pas moins tout le confort et la modernité que l’on attend d’un hôtel de luxe. On appréciera surtout sa piscine à débordement qui donne sur le fleuve. Son emplacement idéal au bord du Douro, permet de rejoindre en quelques minutes, les principaux points d’intérêts de la ville ou d’opter pour de paisibles promenades sur les quais animés du fleuve.