Road trip argentin

Bynativ nous donne les clés d’un périple argentin réussi. Le plan de route passe des montagnes aux canyons, des villes coloniales aux villages miniers, le tout au pied de la Cordillère des Andes dans un décor vertigineux.

Si l’argent ne fait pas le bonheur, l’Argentine peut largement y contribuer. Bynativ, qui ne mise que sur les agences de voyage locales, propose aux amateurs de road-trip de venir faire le plein de sensations dans le nord-ouest du pays. Dans ces régions qui ne manquent pas de sel, un lieu semble tout indiqué pour le départ. Salta, capitale de la région homonyme, s’est épanouie dans la fertile vallée de Lerma au pied de la Cordillère des Andes. Celle que l’on surnomme La Belle se pare de monuments coloniaux qui n’ont rien perdu de leur faste. Les édifices religieux comme les belles demeures ont des airs andalous.

Après quelques emplettes au marché artisanal, on boucle sa ceinture pour mettre le cap sur Cafayate. Aux commandes d’un 4×4, l’aventure entre en piste à travers le canyon de Quabrada de las Conchas. Il faudra parcourir près de deux cents kilomètres au milieu de roches tourmentées par l’érosion. Certains sites, aux formes particulières, ont acquis des noms à faire trembler comme la fantastique Garganta del diablo, la gorge du diable. Si la vôtre est asséchée, Cafayate arrive à point nommé. Entourée de vignobles, la cité, de style colonial elle aussi, s’est fait un nom dans les cépages torrontés.

Le chemin se poursuit vers Cachi, petite bourgade isolée à 2 280 mètres d’altitude. Pour l’atteindre, il suffit d’emprunter la nationale 40 qui poursuit ensuite jusqu’au Chili et la Bolivie. Le cadre est somptueux. Les montagnes tutoient les nuages. Le Nevado de Cachi culmine à 6 320 mètres. En suivant le lit d’une rivière à sec toute proche, on peut randonner du côté des grottes d’Acsibi pour découvrir un décor fantastique fait de roches colorées sculptées par l’eau et le vent.

De retour dans le 4×4, il est temps de prendre la direction de San Antonio de Los Cobres et de Tolar Grande. Le chemin ne manque pas de curiosités. On traverse des déserts de sel, celui de Pocitos avant d’entrer dans celui du diable. Tolar Grande apparaît ensuite dans toute son étrangeté. Perché à plus de 4 000 mètres d’altitude, ce village de mineur reste difficilement accessible par la route. Et ce n’est pas vraiment la localité qui vaut le détour mais bien les paysages qui l’entourent. Le Salar d’Arizaroo, le plus grand désert de sel d’Argentine, est tout proche. Le “cimetière des vautours” déborde de mystères. D’un blanc scintillant, le désert se teinte de bleu du côté des “ojos del mar”, les “yeux de la mer”, nom donné une étonnante lagune baignant en plein désert. Le cône d’Arita, une mystérieuse éminence géologique, achève de donner un visage surnaturel à ce désert.

Les visions de rêve continuent à Tilcara, l’étoile filante en langue Quechua. C’est ici, à plus de 4000 mètres d’altitude, que scintillent les “salinas grandes”. Cette étape en pays Quechua sera l’occasion d’en apprendre davantage sur cette grande culture en allant à la rencontre des autochtones. Sans doute vous guideront-ils vers les montagnes de Humahuaca et le col du condor. De ce sommet, il n’est nul besoin de vue d’aigle pour englober un paysage immense et vertigineux. Sur les flancs de la montagne, lamas, chèvres et moutons s’ébattent tandis que condors et autres prédateurs ailés les survolent avec gourmandise. Les hommes se sont installés plus bas, dans le village de Humahuaca, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Le rallye argentin touche à sa fin. Le Rio Grande indique la route à prendre. Il ramène les aventuriers à leur point de départ à travers les hauts plateaux argentins.

Sébastien Dieulle