Plongée dans le jardin des Comores
Ultramarina met les voiles pour Mohéli, la plus petite île des Comores. Les dauphins et les baleines au large, les tortues vertes et le Laka Lodge sur la plage, bienvenue dans le jardin des Comores !
Le zodiac fend les eaux du canal du Mozambique. A mi-distance des côtes africaines et malgaches, le preste esquif file droit vers l’archipel des Comores. Bientôt, des dauphins accompagnent sa course. Agiles et véloces, ils rivalisent sans peine avec le bateau. A bosse, à long bec, tacheté, toutes les espèces prennent part au spectacle.
Puis les sifflements stoppent. Les dauphins repartent aussi brusquement qu’ils sont arrivés. La terre se distingue à l’horizon. L’île de Mohéli, la plus ancienne des îles de l’Union des Comores mais aussi la plus petite, émerge des flots.
Depuis le parc marin qui borde ses plages de sable blanc, l’île s’offre toute entière au regard. On accoste à Nioumachoua pour prendre s’installer au Moheli Laka Lodge. L’adresse se veut intime. Quelques chambres, une villa, une suite, le tout disséminé dans la végétation luxuriante. Chaque terrasse donne sur l’océan Indien. En quelques pas, la plage est là. Avec un peu de chance, on y croise une tortue verte. La nuit, les femmes viennent pondre dans le sable. Discrètes, ces tortues n’en sont pas moins immanquables. Quand on pèse 300 kilos et que l’on affiche un tour de taille d’1,5 mètre, il est difficile de passer inaperçu.
Avant de reprendre la mer, arrêt au Bar Baleine. Verre en main, on déguste l’un des plus beaux panoramas sur le lagon et ses îlots. Au comptoir se conte une belle histoire, celle de la reine en sabots. Quand elle naît à la fin du XIXème siècle, Ursule salima Machamba bint Saidi Hamadi Makadara est destinée à devenir reine de Mohéli. D’abord soumise à une régence, elle est ensuite “invitée” par la France à résider à Mayotte puis à la Réunion. C’est là qu’elle rencontre le gendarme Camille Paule. Coup de foudre immédiat suivi de l’union du képi et de la couronne devant le maire de Saint-Denis. Mais comme, selon la France, une reine de se marie pas avec un gendarme, les tourtereaux ont abandonné l’uniforme et leur royaume pour pouvoir vivre ensemble. Madame Camille Paule laisse les plages de Mohéli pour la Côte d’Or où elle reprend une ferme, devenant la reine en sabots.
Mais laissons les sabots pour les palmes. Les eaux limpides du lagon attendent les plongeurs, de jour comme de nuit. Rascasses, poissons platax, anges et cocher, tortue, crustacés, poulpes et calamars, les plongées ne manquent ni de poissons, ni d’animation. Plus loin, en pleine mer, d’autres spécimens, bien plus imposants, se préparent à un long voyage. Près d’un millier de baleines à bosse croisent ainsi au large de Mohéli. Placides, ces cétacés de 17 mètres, pour 30 à 40 tonnes, se laissent approcher sans crainte et permettent, parfois, aux nageurs les plus audacieux de se glisser à leurs côtés. Un privilège à saisir sans attendre. Dans moins d’un mois, les baleines mettront à nouveau le cap sur l’Antarctique. Un tout autre voyage…
Sébastien Dieulle