Ouzbékistan, sur la Route de la soie …

Acabao invite les voyageurs dans un conte de douze jours et dix nuits sur le chemin de la Route de la Soie. Direction l’Ouzbékistan et ses cités d’apparat. Marchés colorés, mosquées décorées, monuments enchantés, Samarcande, Boukhara, Khiva, toutes ses villes captivent leurs visiteurs depuis des siècles. Pourquoi pas vous?

L’avion d’Uzbékistan Airways vient de se poser sur le tarmac d’Ourgentch. Les passagers débarqués récupèrent du voyage et leurs valises. Un guide les attend à bord d’un bus. Il désigne un point sur la carte et montre la voie : Khiva, là ! Une trentaine de kilomètres plus loin, le groupe pénètre dans cette ancienne ville du Turkestan, capitale d’un khanat, longtemps aussi florissante que l’oasis de Khorezm qui l’accueille. Millénaire, la ville aura attiré Perses, Grecs, Arabes, Mongols et Ouzbeks qui ont tous laissé une trace de leur génie. Mosquées, mausolées et autres bâtiments historiques donnent à Khiva un air de musée à ciel ouvert.

Deux jours plus tard, nouveau départ. Le programme n’a rien de rasoir puisqu’il s’agit de suivre le guide à Boukhara. Fondée dans une oasis, la ville fait figure de porte d’entrée du désert de Kyzyl Kum et a tout du mirage. Ceinte d’une aura très spéciale, la ville, sainte, collectionne les mosquées. On en compte 360, soit une par rue. En protégeant plus d’une centaine de sites ici, l’Unesco ne s’est pas trompé. Aux édifices religieux s’ajoutent un centre historique délicat et de nombreux monuments qui témoignent de la richesse accumulée ici au temps de la Route de la Soie. Symbole de taille de cet âge d’or, le minaret de la mosquée Kalon, “la tour de la mort” d’où l’on jetait les condamnés à mort, servait à l’époque de phare aux caravaniers. La nuit, on allumait un feu à son sommet pour guider les marchands en pleine traversée du désert.

Avant de prendre la route de Samarcande, il faut aller découvrir les artisanats favoris de Boukhara au cœur d’une des trois coupoles marchandes datant de l’époque des Chaybanides. Ces coupoles -des changeurs, des chapeliers et des joailliers- accueillent désormais des marchands de souvenir mais aussi des ateliers de tissage, de sculpture sur bois, peinture sur bois et autres instruments de musique. Il règne ici un joli bazar ! L’artisanat se transforme en art à Guizduvan célèbres pour ses fines céramiques. Lors de cette dernière étape avant Samarcande, l’atelier de la famille du céramiste Abdullo Nazrullaev en dévoile les secrets. Les trois derniers jours du voyage se déroulent dans ce “carrefour de cultures et site du Patrimoine Mondial de l’Unesco” qu’est Samarcande. Ce joyau éternel de la Route de la Soie a sans aucun doute souffert des visions étonnantes des urbanistes soviétiques mais elle conserve encore un nombre impressionnant de monuments qui ne le sont pas moins.

La place royale du Reghistan en est un exemple. Mêlant culture, religion et commerce, ce complexe architectural du XVème siècle regroupe deux madrassas et une mosquée à la décoration d’une finesse extraordinaire. Plus loin, le mausolée Gour-Emir attire le regard des voyageurs et les prières des ouzbeks qui y viennent en pèlerinage. D’autres vont se recueillir devant la nécropole Chah-I-Zinde aux onze mausolées de toute beauté. Des étoiles dans les yeux, les voyageurs peuvent encore jeter un œil à l’Observatoire astronomique d’Ulug Beg construit lui aussi au XVème siècle. Suspendu quelques temps à Samarcande, le temps reprend son cours et s’accélère sur les rails du train à grande vitesse ouzbek. L’Afrosiab file jusqu’à Tachkent, ville moderne ayant faible table rase de son passé hormis son métro Art déco. L’Ouzbek s’y détend avant de remonter à la surface aux allures moins artistiques. Douze jours après avoir pris la Route de la Soie, il est temps de lever l’ancre pour l’aéroport et de reprendre sa route à soi.

Antoine Norman