La Havane fête ses cinq cents ans !
Depuis sa fondation par les colons espagnols en 1519, La Havane a toujours attiré les convoitises. Riche d’une histoire tumultueuse, la capitale cubaine est redevenue une destination touristique des plus prisées dont on ne saurait se priver ne serait-ce que pour aller fêter ses cinq cents ans cette année !
Feliz cumpleaños la Habana ! La “Clé du Nouveau Monde et Rempart des Caraïbes” fête cette année ces cinq ans d’existence. Un demi-millénaire des plus mouvementés depuis l’arrivée à Cuba des conquistadors. Le premier d’entre eux se contente d’en faire le tour. En 1509, Sebastian de Ocampo effectue une circumnavigation qui permettra à Diego Velazquez de Cuéllar de fonder la première Havane sur la côte sud de l’île dès l’été 1515. Quatre ans, et quelques déménagements, plus tard, San Cristobal de la Habana se voit définitivement établie sur la côte nord de Cuba.
Point de départ des expéditions espagnoles vers le Nouveau Continent, La Havane devient vite l’objet de toutes les convoitises. Boucaniers, pirates et corsaires s’invitent régulièrement dans ce port des Caraïbes. Des forteresses se dressent rapidement sur la côte pour dissuader les aiglefins de fondre sur la ville. Les châteaux de la Real Fuerza, de San Salvador de la Punta et los Tres Reyes del Morro -tous classés au Patrimoine mondial de l’Unesco- assurent bientôt la sécurité des lieux. Devenue un point clé du commerce transatlantique naissant, La Havane acquiert officiellement le titre de ville en 1592. En 1607, elle devient capitale et se couvre de nouveaux bâtiments aux accents architecturaux ibériques. La ville grandit jusqu’à atteindre 70 000 habitants au milieu du XVIIIème siècle.
Sa situation stratégique continue d’attirer toutes les convoitises. Les Britanniques n’hésitent pas à en faire le siège lors de la guerre de Sept ans. Il ne leur faudra que deux mois pour en prendre possession. Le 13 août 1762, la Royal Navy hisse l’Union Jack sur les forts de La Havane et ouvre le port aux bateaux de commerce britanniques. L’occupation toutefois ne dure pas. Un traité, signé à Paris, met fin au conflit en Europe. L’Espagne et la Grande-Bretagne ont trouvé un accord. La première cède la Floride à la seconde et récupère Cuba. Échaudée par cette fâcheuse expérience, la couronne espagnole s’empresse de construire de nouvelles défenses. La forteresse San Carlos de la Cabaña sort de terre et devient l’une des plus imposantes des colonies. Aujourd’hui, si elle a perdu ses fonctions militaires pour devenir un parc historique peuplé de musées, on n’y entend pas moins chaque soir des tirs de canon.
Au cours du XIXème siècle, La Havane s’épanouit grâce au commerce entre les Caraïbes et les Etats nord-américains. A la fin du siècle, l’heure est à la révolution. Les Cubains s’émancipent de la tutelle espagnole pour tomber sous l’emprise de l’empire américain naissant. Les Etats-Unis occupent l’île avant de la transformer en protectorat. Toute proche de la Floride, Cuba devient une destination de choix pour les Américains. Dans les années 1920, alors que la prohibition plombe l’ambiance aux Etats-Unis, La Havane se couvre de casinos et de discothèques. Les Américains fortunés et la pègre y coulent des jours paisibles. Tombée sous le joug du dictateur Fulgencio Batista, la Havane prend des airs de Las Vegas. De nombreux architectes s’en donnent alors à coeur joie pour construire des établissements rivalisant de luxe et de modernité. L’Hôtel Nacional de Cuba, dans le quartier du Vedado, le Focsa ou bien encore l’hôtel Habana sont tous nés à cette époque.
L’arrivée au pouvoir de Fidel Castro sonne la fin des festivités. Quelques rares constructions viennent compléter le paysage havanais tel le superbe Institut supérieur des arts. La ville, comme le pays, souffre de la Guerre froide et doit attendre l’arrivée du XXIème siècle pour reprendre un nouveau souffle. Redevenue une destination touristique prisée, La Havane, tournée à nouveau vers l’avenir, conserve les traces de ce passé tumultueux. La vieille ville, La Habana Vieja, toute entière classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982, conserve ainsi une foule de monuments et d’édifices des siècles passés. Le temps a passé sur nombres d’entre eux. Les façades ont perdu de leur lustre mais le charme est intact. Places et palaces se surpassent en beauté autour de la cathédrale de la Vierge Marie de l’Immaculée Conception, l’une des plus anciennes d’Amérique.
Les bâtisses coloniales ne sont pas moins rares au cœur du Centro Habana, un quartier plus populaire au milieu duquel trône le fameux Capitole. Non loin de là, le Musée de la Révolution donne sa version de l’histoire récente de l’île. Plus à l’ouest encore, le quartier du Vedado joue davantage la carte de la modernité. Animé, on y trouve bars et restaurants à l’envie. Les antiques voitures américaines y sont aussi nombreuses que les touristes et aucun ne manquent à l’appel quand il s’agit de prendre l’air du large le long du mythique Malecon, le front de mer qui longe le nord de la ville sur huit kilomètres. Héritière d’une histoire aussi riche que mouvementée, La Havane ne peut que fasciner. Naviguant toujours entre mythes et réalité, la ville surprend tous ceux qui en arpentent les rues. Résolument engagée dans une nouvelle ère, La Havane dégage une atmosphère unique qui s’apprécie d’autant plus cette année à la faveur de son cinq centième anniversaire !
Antoine Norman
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- Informations générales :
- La Havane / portail tourisme
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- Guides :
- La Havane / Cartoville Gallimard
- La Havane / guide Petit Futé
- La Havane en quelques jours / guide Lonely Planet
- Cuba / guide du Routard – Ed. Hachette
- Cuba / Bibliothèque du Voyageur – Ed. Gallimard
- Cuba / guide Voir – Ed. Hachette
- Cuba / Géoguide – Ed. Gallimard
- Cuba / Géoguide « Coup de cœur » – Ed. Gallimard
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- Conception reportage – pratique – photos Jean – Paul Calvet
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