Honfleur, la mer, des peintres …

A l’occasion de la Semaine de l’Hôte, la Villa Ariane ne se contente pas d’accueillir les visiteurs dans ses murs du XIXème siècle, elle les guide, par la voix de Sophie, la maîtresse de maison, dans les ruelles romantiques aux senteurs iodés d’Honfleur.

La Villa Ariane vous invite, le temps d’une semaine, à dérouler le fil de l’histoire d’Honfleur, commune normande de l’estuaire de la Seine. Comme des milliers de “petits hébergeurs” affiliés à Eviivo, entreprise spécialisée dans la gestion des réservations en ligne pour les hôtels indépendants, gîtes et chambres d’hôtes, les propriétaires de cette charmante maison d’hôtes participent à la Semaine de l’Hôte.

Installée aux abords de la bourgade calvadosienne, cette jolie demeure du milieu du XIXème siècle ouvrira ses portes et celle de la mémoire honfleuraise du 18 au 24 mars. Pendant ces quelques jours, les hôtes des cinq chambres, dont certaines au format familial, pourront se faire guider par la maîtresse des lieux dans les plus belles histoires d’Honfleur. Assurément, la mer y aura toute sa place car dès le XIIème siècle, Honfleur se pose en point de passage obligé vers l’Angleterre. Située à l’embouchure de la Seine, le port vaut son pesant d’or et de malheurs.

Avec Harfleur, sur l’autre rive, Honfleur garde l’entrée du fleuve. Alors quand la Guerre de Cent ans éclate, la ville attire les Anglais. Prise et reprise, la cité souffre mais gagne des fortifications et une église unique en son genre. Celle-ci se trouve dans le faubourg Sainte-Catherine, le quartier des marins. Après la destruction d’un premier édifice en pierre pendant cette guerre séculaire, les habitants construise un nouveau lieu de culte entièrement en bois. Sans moyen mais disposant du savoir-faire de la construction navale, ils utilisent le bois de la forêt de Touques pour ériger la plus grande église en bois de France avec un clocher séparé. Classée Monument historique depuis 1879, le lieu attire autant les touristes que les archéologues et les historiens.

C’est à la mer encore qu’Honfleur doit son plus beau joyau : le Vieux Bassin. Il donne à lui seul son image de marque à la ville. Créé sur l’ordre de Colbert en 1681, il s’étend sur un hectare et se laisse entourer de quais accessibles au public. Tout autour, on trouve une quarantaine de demeures datant des XVIIème et XVIIIème siècles, inscrites au titre des Monuments historiques depuis 1933. Etroites, haute de plusieurs étages, leur façade est recouvertes d’ardoise et certaines sont bâties en encorbellement. Leur beauté intemporelle se reflète dans les eaux du bassin et se laisse admirer par les visiteurs attablés aux restaurants et brasseries nombreux ici. Sur les quais, les promeneurs peuvent à tout moment se porter au chevalet de peintres qui ont fait, depuis longtemps, d’Honfleur leur havre.

La mode naît au XIXème siècle. Les artistes d’alors se laissent séduire par le panorama romantique. Les ruelles médiévales, l’activité débordante du port, le pittoresque des habitants, tout ici aiguise la curiosité des peintres du siècle. Des générations vont se succéder. Turner, Xavier Leprince, Corot, Barbizon jusqu’à Eugène Boudin et Monet. Né à Honfleur, Eugène Boudin incarne l’Ecole de Honfleur. Le musée qu’il a créé en 1868 avec Alexandre Dubourg existe d’ailleurs toujours. Il présente une riche collection de tableaux pré-impressionnistes et contemporains de peintres normands ou d’artistes ayant séjourné à Honfleur.

Avant de quitter Honfleur, on ne manquera pas de faire un dernier crochet jusqu’au sommet de l’une de ses deux collines. La Côte de Grâce offre en effet une vision panoramique sur la campagne augeronne et l’estuaire de la Seine. On distingue nettement la ville du Havre qui n’est qu’à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Depuis le point de vue du Mont Joli, c’est tout Honfleur qui s’offre au regard avec, en arrière-plan, le grandiose Pont de Normandie, le pont à haubans ayant la plus grande portée d’Europe. Les raisons ne manquent pas d’aller revoir la Normandie !

Antoine Norman