On se ressource à Vittel !

Vittel n’est pas qu’une ville thermale. Son architecture urbaine, ses installations sportives, ses parcs… Le charme de la ville ne se tarit jamais et le bien-être y coule de source.

J’ai envie de prendre les eaux. Un peu maso, me direz-vous, compte-tenu de tout ce qui nous tombe sur la tête ces derniers temps ! Mais une petite cure de temps en temps n’a jamais fait de mal à personne. Alors Vittel pas question de l’éliminer, même si certains y voient une ville pour souffreteux et petits vieux ! Le slogan publicitaire des années 70 n’a pas aidé. Le “Buvez Vittel et pissez” a laissé des traces. Certains en ont fait des gorges aussi chaudes que la source Félicie (22° au compteur). Vittel est effectivement une ville pour curistes mais pas que…

Le spectacle de la gare vaut à lui seul le détour. De style néo-classique et dotée d’un grand porche à colonnes doriques, elle possède un mobilier Arts déco, une verrière magnifique et une balustrade en fer forgé qui vous en jette plein la vue. Vue qui s’épanouit au-delà pour découvrir cette petite ville de 5 000 habitants du département des Vosges en Champagne –Ardenne –Lorraine… Bref, ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui le “Grand Est”.

Outre ses jolies maisons, notamment celle de Robert Hossein, citoyen d’honneur de la ville, Vittel est célèbre pour ses embouteillages, qui lui ont valu d’être numéro 1 au monde. Rien à voir avec les bouchons mais plutôt avec la mise en bouteilles de ses eaux ! A Vittel, on ne manque de rien : champs de course, golf, jardins pédagogiques (les “jardins de la terre”), casino, musée du patrimoine… Un splendide parc couvre 650 hectares de la cité. On le parcourt à vélo électrique, d’un hôtel Club Med à l’autre (Le Palace, l’Ermitage et le Grand Hôtel).

Vittel ne manque pas de ressources. Et encore moins de sources, à l’origine de tout. L’aventure commence en1854 lorsqu’un Ruthénois -un habitant de Rodez en somme-, monsieur Louis Bouloumié pour ne pas le nommer, achète la fontaine de Gérémoy. Le brave monsieur remarque aussitôt que la spongiosité du sol alentour et soupçonne la présence d’une source. A peine l’a-t-il trouvée que le curé du coin se porte volontaire pour en tester les effets. Il en boit sans mesure jusqu’au moment où il déclare forfait car, assure-t-il, “l’eau a des effets que mon état ecclésiastique ne me permet pas d’avoir !”. Il n’en faut pas moins pour éveiller le désir des messieurs alentours. Dès le lendemain, ils font tous la queue pour goûter à cet élixir de vigueur.

D’autres vertus s’ajoutent bientôt à cette promesse. Les eaux de Vittel se font vite connaître. Des thermes prennent forme sous l’égide de Charles Garnier : établissement de bains, création d’une galerie promenoir qui se transformera en Galerie Mauresque, toute habillée de stucs et couverte d’écailles de zincs en forme de gouttes d’eau. En cours de réhabilitation aujourd’hui, elle est d’ailleurs inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques. Une petite église trouve également sa place en ville, face aux thermes. Une statue de la Vierge donne le bon exemple. “Notre Dame du bon remède”, gobelet à la main, semble encourager les curistes. Précaution inutile au vu du programme alléchant des thermes : enveloppements, modelages, douches à affusion, baignoires à bulles… Vite, à Vittel !

Marie Lincourt