De la côte des Légendes à Brest

On prend un grand bol d’air breton cette semaine en partant pour le Finistère. Depuis La Butte, l’hôtel-restaurant-spa qui fait le renom de Plouider, on traverse l’Armorique du village de pierre de Ménéham à la rade de Brest en suivant le fil de la mer…

La fin du monde n’est pas si loin. Il suffit de mettre le cap à l’Ouest en direction du Finistère, territoire frontière entre terre et mer, pour atteindre le bout de la terre. Au Nord, la Manche borde la côte des légendes. L’une d’elle lui a d’ailleurs donné un autre nom, celui de côte des naufrageurs. Certains ont en effet prétendu que les Bretons interprétaient assez largement leur droit de bris, c’est à dire la possibilité de récupérer les débris des navires naufragés, en faisant échouer volontairement les vaisseaux lors des tempêtes. Et si tout cela ne repose que sur du vent, cela ne retire rien à la beauté de cette côte sauvage, parsemée de rochers granitiques, véritables géants de pierre lissés par des flots impétueux, et entrecoupée de plages de sable fin et aux eaux translucides.

Il suffit d’emprunter le célèbre GR34 pour découvrir les beautés sauvages de ce bord de mer breton. Le sentier des douaniers, créé au XVIIIème siècle pour lutter contre la contrebande, longe les côtes bretonnes sur près de 1 800 km. Une de ses portions, le chemin de Rudoloc, passe aux abords de Ménéham, un ancien village de paysans-pêcheurs-goémoniers, blotti entre les rochers. Restauré et régulièrement animé par des fest-diez, équivalent diurne des fest-noz, le lieu offre une vue unique sur la mer.

A quelques encablures de là, La Butte se dresse un peu en retrait de la mer à Plouider, près de la baie de Goulven. Elle ne s’éloigne pourtant jamais très loin des fenêtres de la trentaine de chambres de cet hôtel 4*. La mer, encore, se retrouve dans les plats concoctés par Nicolas Conraux, le chef derrière les fourneaux de La Butte, récompensé par une étoile au guide Michelin. La gastronomie bretonne s’y épanouit aux côtés de spécialités alsaciennes et de quelques emprunts aux Antilles françaises de son enfance.

Après s’être détendu au spa, on traverse les terres d’Armorique jusqu’à Brest, à l’embouchure de la Penfeld. Largement dévastée par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale, la cité du Ponant n’a sans doute pas le charme des vieilles villes bretonnes mais cela ne l’empêche pas de déborder de vie. Des rues du centre-ville jusqu’au port, la jeunesse bretonne se mêle aux marins, militaires comme civils, pour faire battre le pouls de la cité.

Deuxième port militaire français après Toulon, Brest reste tourné vers la mer. Son château médiéval, face à la tour Tanguy, accueille ainsi le Musée national de la Marine. La rade, qui n’est pas en reste, déborde d’activités notamment lors de la Grande fête internationale de la mer, des bateaux et des marins. Si cet événement de rayonnement mondial ne reviendra pas avant 2020, on se consolera dès cet été avec la première édition de Rade en fête qui fera vivre à tous des “expériences aux goûts de mer” avec des initiations à la voile sportive sur des croiseurs de l’Ecole Navale, des concerts de chants marins et de bagads et bien d’autres choses encore. La Recouvrance sera elle aussi de la fête. Cette goélette qui porte le nom d’un des quartiers brestois est la réplique d’un aviso, un bateau militaire du XIXème siècle, emmène les marins d’un jour, ou plus si affinités, à la découverte de la mer d’Iroise.

Et ceux qui ne voudraient pas rester à la surface des choses peuvent aussi se rendre à Océanopolis, le formidable parc aquatique de la ville, où l’on découvre la faune et la flore aquatique du monde entier dans un écrin à sa mesure.