Dieppe, de ports en fort

Dieppe, la ville aux quatre ports et une des plus anciennes stations balnéaires de France, offre de belles promenades en bord de mer de ses quais jusqu’en haut de ses falaises.

En arrivant à Dieppe, le port se dessine de part en part. Ou plutôt les ports. Pêche, commerce, transmanche et plaisance, la ville a plus d’un port dans la Manche. Depuis les hauteurs, ferries, chalutiers, cargos et voiliers semblent naviguer au-dessus des toits.

Ancrés au cœur de la cité, ils sont au départ de bien des expéditions. Hier, les Dieppois y larguaient les amarres pour de lointains horizons. Guillaume s’y fit conquérant en mettant le cap sur l’Angleterre. Touriste avant l’heure, Jehan Ango en partit pour découvrir des destinations exotiques, des Amériques à l’Asie. Aujourd’hui, le quai qui porte son nom accueille l’office de tourisme qui envoie promener les visiteurs à travers la ville.

Une première randonnée les entraîne à l’assaut du château. Il faut d’abord suivre la flèche de l’église Saint-Jacques, sur la route maritime de Compostelle. Le pèlerinage est de courte durée mais il permet d’apprécier l’édifice du haut duquel quatre siècles d’architecture gothique se contemplent : élévation classique, façade et rosace rayonnantes, tour des cloches et décors flamboyants.

Le chemin se poursuit par l’esplanade de la plage sur laquelle chantent les galets puis par un sentier jusqu’au pied des murailles du château-musée. A l’intérieur de cette ancienne forteresse, on découvre aujourd’hui la mémoire maritime de Dieppe, mais aussi une des plus riches collections d’objets et de sculptures d’ivoire d’Europe. Perché sur la falaise, le château offre évidemment un point de vue magistral sur le front de mer. Le regard porte loin sur la côte d’Albâtre. On y distingue d’autres falaises, à l’est de la ville, prêtes à défier les plus courageux des randonneurs. Ils y trouveront la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, dédiée à la mémoire des marins disparus en mer, mais aussi le hameau de Puys, station mythique des premiers bains de mer.

Avant d’arriver là, il faut traverser la ville à nouveau, et notamment le quartier du Pollet, l’un des plus emblématiques de la cité. Les pêcheurs y ont leurs habitudes depuis le Moyen-Âge. Epargné lors de l’incendie ravageur de 1694, il abrite de vieilles maisons en silex, qui bordent des ruelles étroites et sinueuses. L’ambiance y est typique pour les uns, atypique pour les autres. Mais tous se retrouvent à coup sûr au Bistrot du Pollet pour se régaler des délices de la pêche du jour…